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Photo du rédacteurAlexandra De Lapierre Adelap

100 images pour la musique, l'exposition


Demander un reportage photo à Alexandra, ce n’est pas seulement souhaiter détenir une trace visuelle d’un spectacle. C’est vouloir garder la trace des gestes, des efforts tendus pour offrir une œuvre, du lien entre les artistes. Alexandra en est une. Elle semble graver ses noirs et blancs avec une encre pleine de vie, d’intensité et de sensualité. Merci Alex. Dominique Daigremont - Directeur Artistique


Depuis 2016, Alexandra réalise un travail documentaire sur la Maison de la musique de Nanterre, en suivant les artistes et les équipes au quotidien. Elle vous invite à une visite privée, une immersion photographique de l’envers du décor, une certaine vue de l’intérieur.

A chaque début de résidence avec les compagnies, elle commence son immersion, elle débute son reportage.

Elle ne parle ni anglais, ni japonais, ni espagnol, ni italien.

Elle sourit, attentive et littéralement médusée par ce qu’il se passe devant elle.


« Je photographie, je fais silence, j’observe, j’écoute. Dans les loges, sur le scène, je suis immédiatement emportée, magnétisée, subjuguée. J’aime être là, j’aime photographier ces moments où je suis invisible, où je n’existe pas et pourtant c’est à ce moment précis que tout se crée. Ils sont tous là pour moi, je suis là pour eux. L’histoire s’invente. Les artistes en silence communiquent avec leurs corps, leurs regards, leurs gestes. Un ballet merveilleux.

Répétitions silencieuses. Technique en effervescence. Les respirations mènent la danse, la lumière se règle, la musique se fait plus précise. Un cri, un son, un top, un signal, ils répètent comme un seul homme. Ils travaillent avec précision, aucune improvisation.

La discipline, le silence, le respect. Même les échauffements sont d’une pure poésie. D’une même respiration, d’un même cri, ils ne font qu’un, ils sont l’entité, ils sont le tout. Un étirement devient magique, un regard baissé laisse présager la concentration. Autant de femmes que d’hommes. La grimace nous transporte. Le sifflement, les gestes précis, chaque partie du corps est étudiée, prise à partie. »


Elle est partout, dans les loges, sur scène, dans la salle, lors de leurs moments de repos… Elle a tout vu, tout photographié, tout aimé, tout découvert, depuis tôt le matin jusque tard dans la nuit.


« Photographier la promesse des corps qui dansent, se chevauchent, rêvent et s’élancent. »


Alexandra collecte, relève, écrit, ré-écrit, poétise ces moments d’intense intimité qui jalonnent la création d’un spectacle. Les images qu’elle produit au fil de l’eau, et qu’elle nous livre à chaud après un editing brûlant, nous révèlent à nous-mêmes, en pleine recherche, nous tendant un miroir tendre et fidèle à la fois de nos défaites autant que nos réussites. Ces photos, véritables œuvres d’après l’œuvre, rendent plus praticables nos chemins tortueux, plus lumineux nos caps embrumés. Jeanne Debost - Metteure en scène, directrice artistique

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