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Photo du rédacteurAlexandra De Lapierre Adelap

Chronique d'un mardi



8h, je n'ai plus de cigarettes. Pas lavée, pas coiffée, pas maquillée, j'enfile mon jeans sans culotte, mes baskets sans chaussette.

J'enfourche mon vélo.

Une Lucky longue, encore un paquet qui j’espère va me tenir pour la journée… Je m'attable à la terrasse de La Cagnotte. Le patron, Salut Alex, m'apporte mon grand crème dans un verre, avec deux sucres et un verre d'eau. A cette heure-ci, je ne connais personne, ce sont des gens qui partent travailler, des gens que je ne croise jamais.

Derrière moi, le portail noir s'ouvre sur un couple qui s'embrasse goulûment. Ils se séparent en se souhaitant une bonne journée et se disent à ce soir. Pourvu que ça dure Monsieur Lafesse. Des femmes passent en allumant leur cigarette. Elles n'ont peut-être pas le droit de fumer à la maison, et surtout pas le matin, peut-être le samedi soir à l'heure de l'apéro quand leurs amis sont arrivés ?

J'ai toujours trouvé terriblement punk une femme, surtout d'un certain âge, qui fume dans la rue. Aujourd’hui quand je les regarde, je me demande si j’arriverai à leur âge. Le ballet des perruches inonde le ciel de la Cathédrale devant moi. Elles m'ont toujours fascinées. c'est à Marseille il y a plus de 20 ans, que je les ai découvertes la première fois alors que j'étais à la terrasse du café de la Cité Radieuse. Cette multitude si verte et si criarde, que l'on n'observe jamais au sol, n'a pas de prédateurs. Elles se sont si bien adaptées à nos contrées, qu'elles ont certainement contribué à la disparition progressive de nos moineaux et mésanges. Les salopes. Encore une espèce qui en toute impunité, a réussi, sous leurs beaux plumages, à nous endormir de leur machiavélisme !

Mardi, jour de marché. Il est trop tôt, je n'ai pas envie. Je vais rentrer prendre ma douche, shampouiner ma tignasse, me fabriquer une énième cafetière de décaféiné. Puis je vais tenter de nouveau d'établir un plan d'actions, avec un S. Mais avant et après cela, je vais téléphoner à Roberto, de la pizzeria en bas, pour qu'il vérifie une nouvelle fois tous ses frigos qui cognent contre le mur de mon appartement. Ces vrombissements, depuis hier soir, malgré ou à cause de mes acouphènes, me font entrer dans un état d'esprit de guerrière !

Et pourtant… J'ai oublié de regarder dans le sac en tissus, posé sur mon bureau, que maman a donné hier soir à Maximin. Je fais l'inventaire : - "Frida Kahlo, la beauté terrible" de Gérard de Cortanze - "Plantes tropicales" - une gourde grise Eva Solo au touché d'un sextoy - "L'ami des jardins : Planter en Automne" - deux tubes de crèmes Confort pour les pieds du domaine apicole de Chezelles - deux gels moussants pour les pieds du même domaine - "L'ami des jardins Hors Série : un beau jardin en terre acide" - Arts & Décoration : les nouveaux codes du confort" Je ne sais pas où j'ai encore bien pu cacher mes lunettes, je feuillèterai tout ceci quand je les aurais retrouvées… Bonne journée mardi !

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