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Photo du rédacteurAlexandra De Lapierre Adelap

Comment dire la magie, la beauté…






Je vais vous raconter une histoire. Elle a débuté au creux d’un arbre, en pleine campagne. A cet endroit il n’y a qu’une route infréquentable par temps de grêle, un cimetière, et des poteaux électriques qui diffusent l’énergie nécessaire pour y voir clair.C’est tout ce qu’il subsiste autour de cet arbre, et c’est bien suffisant.S'y réfugier, c’est retourner à la maison, à la source. Une fois à ma place, j’ai saisi mon carnet noir encore vierge. Les premières lignes que j’y ai tracé sont : « Plus jamais rien ne sera comme avant, je ne serais jamais plus la même. »Et j’ai scruté cet horizon brûlé par le soleil, j’ai observé le ciel, j’ai senti la terre, j’ai touché la chaleur écrasante. Et plus rien n’a jamais été comme avant. 


Comme une évidence.Trouver sa place à la seconde tentative.Qu’est-ce que le temps à cet instant précis ?

J’ai demandé à la lune le corps immergé en pleine mer. Il suffisait de demander du feu.

Des pleurs de remerciement. Le chemin, la croyance, la lumière, la volonté.Une pensée pour chacun, revenir sur les traces de sa jeunesse. La jument blanche me tourne le dos, elle est bien trop loin, intouchable dans son champs cramoisi. Et pourtant c’est au creux de son oreille que je lui ai susurré cette fabuleuse histoire. Je l’ai suppliée doucement de me rejoindre. Elle s’est avancée avec nonchalance. Je me suis blottie dans son encolure et j’ai pleuré, pleuré de tant d’insouciance. J’ai des choses à pleurer, je le sens dans les yeux, une chaleur, une fatigue, une émotion. La fertilité, l’endurance, l’esprit libre, la guérison, l’éveil.

Un livre qui surgit, qui apparait, qui parle, qui raconte, entre les lignes.

Tourner l’interrupteur par cette belle nuit étoilée. Elles filent, elles brillent, elles scintillent, c’est la première nuit. 

Les rêves par des nuits noires collés aux paupières au réveil. Les musiques fredonnées retranscrites mots après mots. 

Etre ici et nulle part ailleurs à la quête, à la recherche, à l’écoute. Déployer.Pardonner et demander pardon à chacun, donner les offrandes. Se pardonner. Se blottir.

Le corps ressent chaque émotion, il réagit, il épouse. Il prends corps.

Presque nue, les pieds dans la cascade, la déferlante, la source, la place choisie. S’évaporer.

Au creux de l’arbre, à l’heure de la projection du couché flamboyant, 3 canards s’envolent. Une campagne solide, droite, fidèle, immuable.Le passé en base de données, le silence, les bruits, les signes et la solitude. S’extirper.

Illumination, le soleil. Seconde nuit. Passer les portes jusqu’ici closes. Le sens des choses, à l’orée de la forêt. 

Des compréhensions élargies, exorcistes d’une pièce de théâtre surjouée, la gestuelle encore douloureuse, l’intention tut. Déplacements, émotions, mouvements, expressions, les répétitions d’un acte. Répliquer.

Un enchaînement. Coup de théâtre, c’était juste une comédie, en fait !Pèlerinage. Acheter de nouvelles chaussures et chevaucher une nouvelle monture. La simplicité, la lenteur, la retraite. 

« J’ai voulu arroser une belle plante. » Un couple de rouge-gorge dans le cerisier.

Campe et rêve. Traverse le pont. Une image, un son, un esprit. Garder la connexion, chercher la porte en dedans. Epurer les blessures, les peurs. La branche morte s’écroule sur le talus. Transfigurer.

« T’es belle pour ton âge. »

J’ai traversé la passerelle pour aller sur l’île, le chaton blanc blotti dans mes bras, le dalmatien sur mes talons. La joie, l’intégrité, la chance, la liberté, l’indépendance, l’aventure.

Les chemins portent des noms qui résonnent, ils construisent l’histoire. Se réfugier.

Les rencontres, les mots dits, écoutés, chantés, le temps qu’il fait dehors. Le regard s’évade, se porte.

«  D’où venez-vous ? »

Un herbier existentiel. Marcher au lieu de courir.

«  Alors tu as réfléchi ? »

Honorer la mémoire. Changer d’air sur les traces d’un souvenir avec les mots de la nuit. Ecumer.

«  - On dirait toi ! - Oui on dirait moi. »

Faire le tour, piler devant la biche qui s’élance. Implorer. Des vœux récités sereinement, studieusement, légèrement.

Miroir des heures. Patience, persévérance. Car les tipis sont construits par des femmes. Protection colorée.

Le va et le vient. Expérimentations.


pour ne. plus jamais oublier - Août 2019


Images - Chateaugay - février 2024

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